- céruse
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• XIIIe; lat. cerussa♦ Colorant blanc, carbonate de plomb que l'on employait en peinture. Blanc de céruse. La céruse est un poison violent dont l'emploi est aujourd'hui interdit.Synonymes :- blanc d'argent- blanc de cérusecérusen. f. CHIM Carbonate de plomb, toxique, autref., utilisé comme pigment blanc. Syn. blanc d'argent.⇒CÉRUSE, subst. fém.CHIM. et PEINT. Carbonate de plomb et plus particulièrement substance blanche fabriquée à partir de carbonate de plomb, utilisée surtout en peinture et autrefois comme fard, mais dont l'emploi est interdit depuis le début du XXe siècle, à cause de sa toxicité. Synon. blanc de céruse, blanc d'argent. Pas même un pot de rouge ni de blanc de céruse, elle ne se fardait pas (GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, La Danseuse de Shamakha, 1876, p. 38).— P. métaph. :• ... bon Oubli, seul dictame,Seul népenthès et seul départD'avec l'atrocité du mondeSous sa céruse et sous son fard;...VERLAINE, Les Épigrammes, 1894, p. 243.— Spéc. [En parlant d'un subst.] De céruse. Recouvert de cette substance. Les grosses carènes de céruse (J. DE LA VARENDE, Le Maréchal de Tourville et son temps, 1943, p. 68).— P. méton. Couleur blanche. Les deux couleurs, raisin sec et céruse, de ses vitres [d'une églisette] (HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 162).Rem. On rencontre ds la docum. le néol. céruséen, adj. De couleur blanche, semblable à la céruse. Le jour céruséen et velouté de la lune (CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 2, 1797, p. 424).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1798. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose d'écrire cérûse. Étymol. et Hist. 2e moitié du XIIIe s. (Antidotaire Nicolas, éd. Dorveaux, Paris, 1896, p. 35) Empr. au lat. cerussa « céruse » d'orig. controversée (v. les diverses hyp. ds CHANTRAINE, s.v.
et ds ERN.-MEILLET). Fréq. abs. littér. :28.
DÉR. 1. Cérusage, subst. masc., technol (ébénisterie). Technique qui consiste à remplir les pores de certains bois d'une matière dure, de couleur tranchant avec le bois (cf. J. VIAUX, Le Meuble en France, 1962, p. 20). — 1re attest. 1962 id., de céruser (cérusé), suff. -age. 2. Cérusé, ée, adj., technol. [En parlant d'un bois] Qui a subi le procédé de cérusage. Living-room meublé à la moderne (...) meubles de bois cérusé (P. VIALAR, La Chasse aux hommes, La Bête de chasse, 1952, pp. 169-170). — 1re attest. 1952 id.; part. passé adj. d'un verbe non attesté céruser « pratiquer le cérusage », de céruse, dés. -er (cf. angl. to ceruse « to paint... with ceruse » en 1622 ds NED). 3. Cérusite, subst. fém., minér. Carbonate de plomb à l'état naturel. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle. — []. — 1re attest. 1878 (Lar. 19e Suppl.); de céruse, suff. -ite. Angl. cerusit en 1850 ds NED, s.v. cerussite. D'apr. DEI, s.v. cerussite, nom inventé en 1845 par le géologue allemand Haidinger.
BBG. — SIGURS 1963/64, p. 472.céruse [seʀyz] n. f.ÉTYM. XIIIe; lat. cerussa.❖♦ Chim. Hydrocarbonate basique de plomb, substance blanche (appelée aussi blanc de céruse, blanc d'argent ou cérusite), anciennement employée en peinture et dans les fards. || L'utilisation de la céruse a été prohibée en raison de sa très grande toxicité (→ Badigeon, cit. 2).1 (…) ce blanc n'est pas toujours du blanc de Candie, fait de coquille d'œufs; il est souvent composé de magistères de bismuth, jupiter, saturne, de céruse (…)Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, t. II, p. 141.2 Nous l'avons regardé enduire son visage de céruse, mettre une perruque, revêtir son kimono, ce qui est une opération longue et compliquée pour laquelle plusieurs habilleurs l'ont aidé.S. de Beauvoir, Tout compte fait, p. 295.❖DÉR. Cérusage, cérusé, cérusite.
Encyclopédie Universelle. 2012.